L’estran grouille de vie
Article de Nelly Cloarec (Ouest-France – Mercredi 1 février)

Une limace de mer spectaculaire couramment rencontrée lors des sorties de Bretagne vivante sur les estrans du Finistère, la Babakine d’Anadon. | LAURENT MARY.
Un dimanche de grandes marées, Esther, Élia, Dilys et les autres ont parcouru l’estran de Plouhinec, dans le Finistère, aux côtés de naturalistes confirmés, dont leur enseignant de sciences et vie de la terre du lycée Brizeux. Une séance de terrain qui marque les esprits.
Magnifique, ce ver au corps rose éclatant parsemé d’appendices de couleurs mauve, jaune et violet ! Dans la salle de travaux pratiques du lycée Brizeux à Quimper (Finistère), Dilys a les yeux qui brillent en évoquant sa rencontre avec la « p’tite bête ». Sur son téléphone, l’élève en classe de première fait défiler des photos plus belles les unes que les autres.
« Ver bizarre », limaces de mer, éponges, poulpes, étoiles de mer… Sur l’estran finistérien, à l’Ile-Tudy ou à Plouhinec, Dilys mais aussi Esther, Nastia, Élia, Alwena ou Gwen-Li ont découvert un milieu qui « grouille de vie ».
« Tellement de couleurs ! »
Elles ont répondu à l’invitation de leur enseignant de sciences et vie de la terre (SVT), Laurent Mary, en participant à une sortie organisée par Bretagne vivante. L’association, qui mène des actions en faveur de la biodiversité, profite de ces sorties sur le terrain pour nourrir son Observatoire breton des changements de l’estran (OBCE).
Bottes au pied et contenants transparents dans la main, les lycéennes ont observé, touché parfois. Elles ont été étonnées de constater la richesse du milieu aux plus de 550 espèces recensées – « Tant de choses à voir ! », « tellement de couleurs ! » – ont échangé avec des « pointures ». Rien de comparable avec des cours suivis devant un écran… Comme le dit Esther, « c’est du concret et ça me donne encore plus envie d’étudier ! Ça me donne aussi envie d’observer mieux la nature. »
Cette dernière phrase fait écho chez le professeur qui invite régulièrement les lycéens à participer aux observations. Il est animé par l’ambition de transmettre aux jeunes générations que « l’écosystème est fragile et que la biodiversité, ce n’est pas que la forêt amazonienne ou la pampa. C’est aussi ici ! L’estran, c’est une première bonne approche, estime-t-il. La nature y est assez facile d’accès et il y a beaucoup à voir. »
Dilys, Esther, Nastia et les autres, ont acquis une nouvelle sensibilité. Elles la transmettront peut-être, à leur tour, comme cette ancienne lycéenne de Brizeux devenue étudiante à l’UBO qui organise des « sorties estran » pour ses pairs.
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